Le Congrès américain a adopté une loi facilitant les écoutes antiterroristes. La Chambre des représentants, à majorité démocrate, a adopté samedi 4 août une loi sécuritaire qui permet de lever les restrictions aux écoutes dans le cadre de la lutte antiterroriste. Ce vote constitue une victoire pour la Maison Blanche qui a pesé de tout son poids dans ce débat, particulièrement houleux. …

Vendredi soir, malgré les réticences des leaders démocrates, le Sénat avait voté le même texte, une version "rafraîchie" du Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), loi de 1978 qui facilite mais réglemente les écoutes quand la sécurité nationale est en jeu. Le nouveau texte autorise le gouvernement américain à intercepter, sans mandat d'un juge, des appels téléphoniques et des courriels émis à l'étranger dans une limite de six mois. Il peut aussi permettre à Washington d'écouter des communications qui transitent via le territoire américain.

Une large majorité des parlementaires démocrates était opposée à cette réforme qui selon Nancy Pelosi, "fait violence à la Constitution des Etats-Unis". Mais alors que le projet a été adopté par le Sénat, une partie des démocrates ont préféré se résoudre à le voter de peur d'apparaître peu soucieux de protéger le peuple américain de la menace terroriste. Certains n'ont toutefois pas hésité à critiquer le texte jugé attentatoire à la vie privée et estimant qu'il donne les coudés franches au controversé ministre de la justice Alberto Gonzales

L'organisation American Civil Liberties Union a condamné le vote du Congrès qu'il a accusé de "céder aux pressions de l'administration Bush". "Nous sommes profondément déçus que les tactiques d'intimidation du président contraignent une fois de plus le Congrès à la soumission", a déploré son directeur Anthony Romero, dans un communiqué.